Depuis le virage du numérique amorcé dès les années 90, les nouvelles technologies de l’information et de la communication se sont installées dans notre quotidien et ne cessent de nous questionner : Internet comme accès facilité au savoir et à la connaissance ou piège des « fake news » ? Plateformes et réseaux sociaux comme aide et entraide ou risque pour le respect de la vie privée par manque de sécurité des logiciels ? Algorithmes et intelligence artificielle comme suppléance et assistance humaine ou menace d’une dépendance au formatage contestable du côté d’un certain consumérisme ?…

Autant d’interrogations, sources de perplexité, qui nous imposent la conduite d’une réflexion partagée, pour, tous, parvenir à nous situer.

Sujet contemporain de changement relationnel et sociétal, le numérique modifie notre rapport à notre environnement, aux autres et à nous-mêmes, touchant de fait le champ de la santé mentale.

Dans le cadre de la SISM 2019 « Santé mentale à l’ère numérique », nous avons choisi d’aborder les thématiques suivantes :

  • La « fracture numérique » ou ce qu’on dénomme « l’illectronisme », qui peut se comparer à l’illettrisme, dont l’enjeu de l’intégration numérique rime avec celui de l’intégration sociale, à l’aube d’une dématérialisation des services administratifs annoncée pour 2022.
  • La place prise par les objets numériques et leurs usages au sein des familles, révélant des problématiques d’éducation, de psycho-éducation et d’acquisition d’une maturité digitale.
  • Les nouvelles addictions sans produit que représentent les conduites de « cyberdépendance », sources de souffrance psychique, d’isolement voire d’enferment social.
  • L’arrivée dans le soin d’applications intégrant l’intelligence artificielle comme partenaires ou auxiliaires soignants, génératrices d’un questionnement conceptuel et éthique sur les modifications des relations intersubjectives soignants-soignés, ou encore, de la place du virtuel dans le champ psychique.

Si la santé mentale est l’affaire de tous, ajoutons aujourd’hui, que le numérique nous concerne tous.

Dr Gildas BUROT