La déclaration de l’état d’urgence sanitaire face à l’épidémie de la COVID-19 a entrainé un cortège de mesures de santé publique, qui ont profondément modifié l’exercice de nos droits fondamentaux, comme notre liberté de déplacement ou de réunion.

Dans ce contexte d’exception, il n’est pas surprenant que la thématique choisie pour les SISM 2021 soit : «Santé mentale et respect des droits».

Dès le début du premier confinement, Madame Adeline HAZAN, Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL), s’est inquiétée du retard d’acheminement des équipements de protection individuelle pour les patients de la psychiatrie comme de la continuité de leurs soins psychiques.

Sujets de droit commun, les malades psychiques doivent bénéficier d’un égal accès aux soins comme un droit fondamental à la protection de la santé, ce que stipule la loi du 4 mars 2002 relative « aux droits des malades et à la qualité du système de santé », dite loi Kouchner.

La souffrance psychopathologique agit sur la personne dans son rapport à soi mais également, sur son être social dans son rapport aux autres, à travers le lien social et sociétal. L’action sociale en santé mentale est capitale en terme de réponse à donner aux problématiques d’inclusion communautaire. Grâce à l’appui des MDPH, la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », rappelle et soutient ce travail indispensable de promotion des droits sociaux, comme le droit au logement, à l’emploi et autres activités d’investissements culturelles.

Dans le champ de la psychiatrie, le respect des droits des patients est une référence essentielle des pratiques institutionnelles. La reconnaissance de cette citoyenneté est cependant enrichie d’une dimension primordiale rapportée à la clinique du soin. Clinique du sensible, clinique du sujet comme acteur et guide d’élaboration des soins où le symptôme fait signe d’une singularité subjective en quête de devenir. La dynamique institutionnelle comme organisatrice des liens collectifs et d’échanges symboliques renforce et complète cette recherche d’émancipation subjective.

Cette reconnaissance de l’humanité de la souffrance psychique relève le caractère indissociable du sujet et du soin.

L’épidémie de la COVID-19 a révélé la vulnérabilité de notre condition humaine et l’importance de la considération à accorder aux soins et aux droits dans notre projet de société, pour que ceux-ci ne restent pas des contenants en attente de contenus, des reconnaissances formelles, sans garantie de concrétisation.

Pour le comité d’organisation

Dr Gildas BUROT

Programme des SISM 2021 – Manifestations organisées sur Quimper et Douarnenez