Les contraintes sanitaires ont conduit à l’annulation des manifestations prévues initialement en mars 2020.

Une nouvelle programmation est proposée autour du 10 octobre, journée mondiale de la santé mentale.

Toutes les manifestations initialement envisagées n’ont pas été reprogrammées et nous vous prions de bien vouloir nous en excuser et nous remercions tous nos partenaires qui ont permis cette nouvelle programmation.

Les Semaines d’Information en Santé Mentale visent à mieux faire connaître les acteurs, dispositifs et pratiques en psychiatrie et en santé mentale. Parallèlement, elles témoignent de la réalité des personnes en souffrance psychique, pour mieux lutter contre la stigmatisation dont font l’objet les patients, trop souvent happés dans un imaginaire social producteur de représentations oscillant entre déficit ou transgression à l’ordre public.

On sait pourtant que la dangerosité du malade psychique est moindre que celle exprimée en population générale. Le malade psychique est 12 fois plus victime de crimes violents et 140 fois plus destinataire de vols ou délits que le citoyen commun. Plutôt que dangereux socialement, le patient doit être accueilli comme une personne sensible et vulnérable.

  • La maladie psychique est la 1ère cause d’invalidité, la 2ème cause d’arrêt de travail et se situe au 3ème rang des pathologies les plus fréquentes.
  • Sur un plan épidémiologique, ¼ des individus durant leur existence seront affectés par un trouble psychique. 80 % des personnes en soins sont suivies exclusivement en dehors de l’hôpital psychiatrique et celles qui sont hospitalisées le sont à 80 % selon leur libre consentement.

Malgré ces éléments, les préjugés sociaux perdurent sur la psychiatrie et les personnes en soins psychiques.

La stigmatisation est un processus de mise à l’écart d’une personne pour ses différences perçues comme contraires aux normes d’une société donnée. Stigmatisation et discrimination sont intimement liées et se renforcent mutuellement.

La discrimination est la conséquence de la stigmatisation qui conduit à des actes ou actions de violation des droits fondamentaux des personnes incriminées, comme le droit à la santé ou à la dignité.

Selon François TOSQUELLES, l’un des pères fondateurs de la Psychothérapie Institutionnelle, « sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît ».

Il demeure nécessaire d’insister sur ce déni historique d’humanité dont le fou a été la cible. De la Résistance à la Libération, émerge un mouvement d’humanisation des institutions et des pratiques psychiatriques fondées sur la relation, la parole et la reconnaissance du statut de semblable du malade mental.

La naissance d’une psychiatrie dite « Désaliéniste » révèle que le patient peut vivre dans la communauté sociale et que ses soins peuvent se déployer hors les murs de l’asile. Cette avancée institutionnelle s’incarne de nos jours dans ce que l’on qualifie toujours de politique de Psychiatrie de Secteur.

Pour Lucien BONNAFE, initiateur de cette pratique de secteur : « on juge du degré de civilisation d’une société à la façon dont elle traite ses fous ».

 

Pour le comité d’organisation

Dr Gildas BUROT

Plaquette SISM 2020 10 v2